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Bernard Bonjour


(Conversation originale en français, traduite en anglais.)


J'ai toujours considéré Blonay comme ma maison. Je suis né ici, dans notre maison familiale, et j'ai passé toute ma vie dans ce beau village. Mon père était également originaire de Blonay - je pense que je suis la 6ème génération de "Famille Bonjour” depuis les années 1700 à vivre à Blonay, et j'ai également mon fils et mon petit-fils qui vivent ici, ce qui fait 8 générations de notre famille à Blonay.


C'est incroyable à quel point les choses ont changé. Quand j'étais jeune, tout ce

dont on avait besoin se trouvait à proximité, soit ici à Blonay, soit dans les villages voisins. Il y avait des petits commerces partout et on n'avait pas besoin d'aller loin pour quoi que ce soit. Aujourd'hui, c'est différent. Il y a moins de commerces de proximité, et il est parfois difficile pour les jeunes de se loger en raison du coût de la vie. C'est une commune très recherchée et avec l'arrivée de nombreuses multinationales dans la région, les logements se sont raréfiés.


J'ai vu Blonay passer d'un petit village à ce qu'il est aujourd'hui. Quand j'étais enfant, il y avait peut-être 1500 -  2000 personnes qui vivaient ici. Aujourd'hui, la population a explosé, notamment avec la fusion des deux communes - Blonay et St-Légier - pour créer une communauté de 11 000 habitants. C'est étrange de penser à quel point cet endroit est devenu populaire, mais avec les montagnes, le lac et notre position centrale en Europe, je suppose que ce n'est pas surprenant.


J'ai commencé ma carrière comme menuisier. J'ai fait mon apprentissage ici et, pendant près de 20 ans, j'ai travaillé dans la menuiserie, faisant tout, de la construction de maisons à de petits projets en bois. C'était un travail intéressant, surtout dans une petite entreprise où l'on pouvait faire un peu de tout. Cela me manque parfois - il y a quelque chose de spécial dans le fait de travailler le bois, de créer quelque chose de ses mains.


Mais la vie change parfois votre chemin, et je me suis retrouvé à devoir m'adapter. Je me suis tourné vers d'autres choses, j'ai aidé là où je le pouvais et j'ai fini par prendre une autre voie. Ce n'était pas facile, surtout à partir d'un certain âge, mais j'ai toujours été plein de ressources. J'ai fait en sorte que ça marche.


Je suis maintenant à la retraite. C’est un grand changement, mais je m'en réjouis. C’est comme des vacances et j’ai ainsi du temps à consacrer à ma famille et à mes petits-enfants.


Vous m'avez interrogé sur le train miniature dans mon ancien jardin - Mutzerbahn.


C'est mon fils qui l'a baptisé, ainsi. Les habitants de Blonay s'appelaient "les tire-troncs" et l'on raconte qu'ils ont tiré sur un ours mais en réalité sur un tronc.  C'est une histoire que l'on retrouve dans les annales de Blonay. "Mutz, c'est l'ours en allemand, d'où le nom de "Mutzerbahn". L'histoire est un peu banale et un peu fantaisiste, mais c'est l'histoire !


Lorsque mon fils était très jeune, il était passionné par les trains. Nous avions des trains en bois, des



trains LEGO et électrique: il y en avait partout dans la maison. Un jour, nous avons décidé de lancer un petit projet dans le jardin, inspirés par un ami à Verbier qui avait une installation similaire. Ce qui n'était au départ qu'une simple idée s'est transformé en quelque chose de bien plus grand.


Grâce à notre ami de Verbier nous avons récupére rails et maisons lorsqu'il a démonté son installation, et nous nous sommes appuyés sur ces éléments. Mon fils a pris le relais, en développant le projet sur le plan technique et en l'élargissant. Nous n'aurions jamais imaginé qu'il deviendrait ce qu'il est aujourd'hui, et c'est une joie de le voir grandir. Il a même gagné un prix récemment, ce qui nous a fait très plaisir. Les promeneurs ont parfois de la peine à respecter la propriété privée.


Blonay a toujours été un endroit spécial pour moi. Il a beaucoup grandi, mais le centre du village est toujours le même. Quand on s'y promène, on croise toujours quelqu'un que l'on connaît. Il y a un vrai sens de la communauté ici, même s'il est de plus en plus difficile pour les jeunes de rester.


Je n'ai pas de grands loisirs, mais j'aime faire du vélo et me promener dans la région. J'aide aussi mes enfants de temps en temps. J'aime être occupé. La vie n'a pas besoin d'être une course - vous pouvez prendre les choses à votre propre rythme, touchons du bois !




Bernard Bonjour

(Original conversation in French).


I've always considered Blonay my home. Born and raised here, I've spent my entire life in this beautiful village. My family's roots in Blonay run deep—I'm the 6th generation of the Bonjour family to live here since the 1700s, and now, with my son and grandson also calling this place home, we're 8 generations strong in Blonay.


It's amazing how much things have changed over the years. When I was young, everything you needed was nearby, either here in Blonay or in the neighboring villages. Small shops dotted the area, making it easy to find whatever you needed without traveling far, but today, things are different.


The number of local shops has dwindled, and it's become harder for young people to find affordable housing due to the rising cost of living. Blonay has become a highly sought-after commune, and with the influx of multinationals in the area, housing has become scarce.


I've watched Blonay grow from a small village into what it is today. When I was a child, there were maybe 1,500 to 2,000 people living here. Now, the population has exploded, especially after the merger of Blonay and St-Légier, creating a community of 11,000 inhabitants. It's strange to see how popular this place has become, but with the mountains, the lake, and our central location in Europe, I suppose it's not surprising.


I started my career as a carpenter. I did my apprenticeship here, and for almost 20 years I worked in carpentry, handling everything from building houses to small wooden projects. It was interesting work, especially in a small company where you could do a bit of everything. I sometimes miss it—there's something special about working with wood and creating something with your hands.


But life has a way of changing your path. I found myself needing to adapt and turned to other endeavours, helping out where I could and eventually taking a different direction. It wasn't easy, especially at a certain age, but I've always been resourceful, and I made it work. Now that I'm retired, life has taken on a different rhythm. It's a big change, but I'm looking forward to it. It feels like a long vacation, giving me more time to spend with my family and grandchildren.


You asked about the model train in my old garden—the Mutzerbahn - named by my son. The inhabitants of Blonay used to call themselves “les tire-troncs,” based on a story about shooting a bear, which turned out to be a log. The name 'Mutzerbahn' comes from this story—'Mutz' being German for bear. It's a bit of a fanciful tale, but that's the origin of the name.


When my son was very young, he was fascinated by trains. We had wooden trains, LEGO trains, and electric trains all over the house. One day, we decided to start a small project in the garden, inspired by a friend in Verbier who had a similar setup. What began as a simple idea quickly grew into something much larger. Thanks to our friend in Verbier, we were able to recover rails and houses when he dismantled his installation and build on them. My son took over, expanding and developing the project technically. We never imagined it would become what it is today, and it's a joy to see it grow. It even won a prize recently, which made us very happy. We do sometimes have trouble with passers-by not respecting private property.


Blonay has always been special to me. Despite its growth, the village centre remains the same, and when out and about, you often run into familiar faces. There's a strong sense of community here, even if it's becoming increasingly difficult for young people to stay.


I don't have many hobbies, but I enjoy cycling and walking around the area. I also help my children from time to time - I like to keep busy. Life doesn't have to be a race—you can take things at your own pace, touch wood!


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